Les Osismes

Une peuplade gauloise du bout du monde...

Qui étaient-ils vraiment ?

Un peuple de l'Armorique celtique

Mentionnés par le voyageur grec Pythéas sous la forme Ostimioi (Ὠστιμίων) puis dans la Géographie de Strabon (1er siècle avant notre ère), les Osismes jouent entre -58 et -52 un rôle notable dans la Guerre des Gaules relatée par Jules César. Après de premières incursions romaines dans la péninsule armoricaine dès -57, les Osismes prennent vraisemblablement part à la révolte des Vénètes qui sera écrasée en -56 au cours d’une bataille navale au large de Quiberon, à l'entrée du Golfe du Morbihan. Ils feront également partie, avec les Coriosolites et les Riedones, de la coalition de renforts gaulois attendus en vain par Vercingétorix à Alésia en -52. 

L'archéologie permet aujourd'hui d'affiner le portrait de cette population de pêcheurs, d'artisans et d'agriculteurs du bout du monde. Grâce aux découvertes monétaires et par déduction, on peut déterminer que leur territoire occupait une large moitié ouest de la future Bretagne, englobant le Finistère actuel et une partie des Côtes d'Armor.

En centre Bretagne, deux grands sites gaulois coexistent avant la conquête : le camp fortifié aristocratique de Saint-Symphorien à Paule (Côtes d'Armor), fouillé dans les années 1990 et 2000 par Y. Menez, une véritable ville embryonnaire ; et l’oppidum du "camp d'Arthus" à Huelgoat (Finistère), fouillé dans les années 1930 par W. Mortimer. Ce site fortifié de hauteur servait certainement à contrôler les mines de plomb argentifère à proximité, réexploitées à l'époque moderne. 

La romanisation des Osismes

Auguste, premier empereur de Rome, réforme et réorganise les territoires conquis par son père adoptif, Jules César. Les deux anciens centre de pouvoir de Paule et du Huelgoat sont désertés au profit de Vorgium, ville nouvelle érigée en chef-lieu de civitas. 

Le même processus a lieu partout en Gaule, et notamment dans la péninsule armoricaine avec la fondation des villes de Fanum Martis (Corseul), de Darioritum (Vannes), de Condate (Rennes) et de Condevincnum respectivement chez les Coriosolites, les Vénètes, les Riedones et les Namnètes. Les Osismes, comme tous les peuples gaulois, vont peu à peu se romaniser. Cette syncrétisation donne naissance à la civlisation que les historiens ont appelée gallo-romaine. Ce sont les notables gaulois rapidement romanisés qui vont faire de Vorgium une vitrine de la romanité, emmenant avec eux le reste de la population.

Le territoire des Osismes est un territoire très riche : il faut signaler les nombreuses mines de plomb argentifère et d’étain ainsi que les importantes carrières de granit, dont celle de Locuon qui a alimenté Vorgium en pierre de construction. En plus de la richesse présente dans le sous-sol, les Osismes disposent d’une activité côtière florissante. À Douarnenez se trouvait une intense activité de pêche et de transformation : des usines de salaison et des bacs de cuves retrouvés témoignent de la production et du commerce du garum, une sorte de sauce de poissons macérés dont les Romains étaient très friands.