Vorgium, une ville dans l'Empire romain

Fondée quelques décennies après la Guerre des Gaules, Vorgium devient une vitrine de la romanité

Peut-on aujourd'hui se la représenter ?

Vorgium. Ce nom nous est parvenu grâce à la Table de Peutinger, copie médiévale d’une carte d'époque romaine conservée aujourd'hui à bibliothèque nationale d'Autriche, à Vienne. Cette carte figure les principales routes de l’Empire romain qu'empruntaient le cursus publicus, le service postier romain. Elle situe Vorgium sur un axe majeur reliant Condevicnum (Nantes) à Gesocribate (Brest ?), en passant par Darioritum (Vannes). Dès sa fondation, Vorgium est connectée à tout l’Empire. De nombreuses voies, repérées en fouille ou en prospection aérienne, convergent vers la ville. 


On ne connaît pas précisément la date exacte de fondation de Vorgium mais les chercheurs la situe, comme la plupart des fondations du nord-ouest de la Lyonnaise, sous le règne d’Auguste (entre -27 – 14 ap. J.-C.) ou de Tibère (14-37 ap. J.-C.). Comme partout dans l'Empire, les principes d’urbanisme caractéristiques des villes romaines sont appliqués à Vorgium. La fondation de la ville s’accompagne de la mise en place d’une trame urbaine en damier, orthonormée. Les axes est-ouest, appelés decumanus, et les axes nord-sud, appelés cardo, se croisent à angles droits et forment des îlots quadrangulaires dans lesquels le bâti se construit. Une partie d’un decumanus a été retrouvée et est mise en valeur dans le jardin archéologique du centre d’interprétation Vorgium.


Les villes romaines se dotaient ensuite d’une parure monumentale, c’est-à-dire d’un ensemble de bâtiments publics caractéristiques de Rome et des modes de vie romains. On va donc trouver un forum, centre économique, juridique et politique de la ville, ainsi que de grands thermes publics qui permettaient aux habitants de la ville de se baigner, de se relaxer, mais aussi de se rencontrer, de faire du sport, de voir un médecin… On construit également un ou des temples, dans lesquels va s’opérer un mélange des religions celtes et romaines. On édifie enfin des édifices de spectacle pour des représentations de théâtre ou encore des combats de gladiateurs. Un des traits caractéristiques de la civilisation gallo-romaine est d’avoir construit des édifices mixtes, pouvant accueillir des représentations de théâtre et des combats de gladiateurs, ces spectacles se déroulant normalement dans deux bâtiments distincts, le théâtre et l’amphithéâtre.


Aucun de ces bâtiments publics n’a encore été retrouvé à Vorgium, même s’il existe des indices sur leur emplacement dans la ville. En revanche, l’aqueduc qui alimentait en eau la ville est davantage connu et son tracé est attesté sur 27 km dans la campagne. De plus, le quartier commercial du IIIème siècle, mis en valeur dans le jardin archéologique, nous permet de mieux comprendre le quotidien et les modes de vie des antiques habitants de cette ville.